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Projet PARC : objectif zéro produit toxique

Le projet PARC (Partnership for the Assessment of the Risks from Chemicals) a été créé dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe (European Green Deal) qui rassemble des initiatives proposées par la Commission européenne pour faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre en 2050. Il vise à soutenir une stratégie de durabilité permettant d’atteindre l’objectif d’un environnement dénué de produits toxiques. Pour la Commission européenne et les États membres, PARC s’inscrit dans une démarche qui ambitionne de renforcer la collaboration entre les agences de réglementation, les ministères et la recherche pour développer de nouvelles approches méthodologiques et mieux contrôler, et évaluer, l’impact des substances chimiques sur la santé et l’environnement.

Le CSTB est impliqué dans deux modules de travail :

  • le premier consiste à surveiller et à mesurer la contamination environnementale et l’exposition des êtres humains, en tenant compte des différentes sources, du devenir des produits chimiques et des voies d’exposition, et travaille sur des méthodes et outils analytiques innovants ;
  • le second contribue au développement d’une méthode d’évaluation des risques sanitaires chimiques pour la santé humaine et l’environnement, incluant la modélisation de l’exposition environnementale et humaine et prenant en compte le concept de « voie toxicologique » impliquée dans les effets indésirables. Cette méthode est alors utilisée dans une approche intégrée en matière d’essais et d’évaluation de la toxicité d’une substance. Ces notions sont des changements récents de paradigme en toxicologie réglementaire.

Depuis l’année dernière, le CSTB contribue à la priorisation des substances chimiques à rechercher dans l’environnement, y compris dans les environnements intérieurs, parmi une liste de composés perfluorés qualifiés de « polluants éternels » et de perturbateurs endocriniens. Des travaux se poursuivent sur le développement de modèles sources (émissions des pesticides – pyréthrinoïdes – et des plastifiants dans l’air). En 2024 débutera la préparation d’une campagne de mesure des polluants dans l’air et les poussières, dont les composés perfluorés qui ont encore été peu investigués dans les différentes campagnes d’identification de polluants dans l’air intérieur menées en France.

Le projet PARC


Rénov’Santé : évaluation des effets de la rénovation énergétique sur la santé des ménages précaires

Le CSTB participe à une étude sur les effets de la rénovation énergétique sur la santé perçue et la consommation de soins des ménages en situation de précarité énergétique.

Menée par l’Observatoire régional de la santé (ORS) Auvergne-Rhône-Alpes, l’association Soliha (Union régionale, Ardèche, Loire, Puy-de-Dôme, Isère et Savoie), les Compagnons Bâtisseurs Rhône-Alpes et Auvergne, la Chaire Hope et le CSTB, elle a pour objectif de déterminer l’impact réel de la rénovation énergétique sur la santé des occupants des passoires thermiques.

Elle s’appuie sur une première étude, réalisée en 2016, sur un échantillon réduit de ménages, en région Occitanie, par le Centre régional d’études, d’actions et d’informations en faveur des personnes défavorisées et l’ORS Languedoc-Roussillon. Cette étude avait permis de constater une amélioration de la santé perçue par un quart des adultes, la diminution du nombre de visites médicales et la baisse des dépenses en médicaments psychotropes pour plus de la moitié du groupe. L’ORS Auvergne-Rhône-Alpes a voulu affermir ces résultats par une étude similaire, mais de plus grande ampleur, en s’associant à plusieurs partenaires, dont le CSTB, qui est sollicité pour évaluer :

  • la performance globale des logements (collectifs et maisons individuelles) avant et après travaux de rénovation énergétique via la méthode QSE* du programme PROFEEL** ;
  • les gains associés à une meilleure santé des résidents, en quantifiant monétairement la réduction du risque de morbidité résultant d’une meilleure efficacité énergétique. La valorisation de cette morbidité se base sur trois paramètres : la perte de bien-être engendrée par la maladie, la perte de production (absence/réduction de revenu) pour les individus, les coûts médicaux supportés par la Sécurité sociale pour chaque pathologie développée (bronchite chronique, arthrose, anxiété et dépression, maux de tête et migraines).

En 2023, deux types de questionnaires ont été envoyés à 175 ménages par l’ORS afin de connaître les caractéristiques de leurs logements, le type de travaux à effectuer et les principales données concernant leur recours au soin. La méthode QSE (instrumentation des logements) a été déployée dans un sous-échantillon de dix logements. Le traitement de ces premières données « avant travaux » est en cours. Le recueil des données « après travaux » débutera début 2025.

*La méthode Qualité sanitaire et énergétique (QSE) englobe l’étude de la qualité de l’air intérieur (confinement de l’air, pollution chimique, biologique et particulaire), le confort des occupants (thermique, acoustique, visuel et olfactif) et les consommations énergétiques.

**Programme PROFEEL

En savoir plus : ORS Auvergne-Rhône-Alpes - Rénov'Santé


PestiRiv : étude sur l’exposition aux pesticides en zones viticoles

En octobre 2021, Santé publique France et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) ont lancé PestiRiv, une étude visant à identifier une éventuelle surexposition aux pesticides des riverains des vignobles par rapport aux personnes vivant loin de toute culture.

Considérée comme l’un des premiers pays agricoles de l’Union européenne en termes de surface agricole utile, la France est également l’un des plus grands utilisateurs mondiaux de produits phytopharmaceutiques (PPP), dont une large majorité est utilisée en agriculture. Certaines études épidémiologiques suggèrent un lien entre le fait de résider à proximité de zones agricoles et la survenue, voire la surincidence, de cancers pédiatriques et de l’adulte. L’exposition environnementale de la population générale à ces produits est étudiée au niveau national, mais aucune de ces études ne s’intéresse à la mesure des substances phytopharmaceutiques contenues dans l’air et les poussières des logements des riverains, dans lesquels un certain nombre de polluants émis dans l’environnement extérieur peuvent se concentrer et s’accumuler.

Dans le cadre de l’étude PestiRiv, le CSTB est intervenu en appui de l’ANSES (en charge du volet environnemental) pour proposer une stratégie de mesure, former les prestataires responsables de la mesure des pesticides dans l’air intérieur et les poussières collectées dans les logements, assurer la logistique du matériel de prélèvement et accompagner l’ANSES dans la validation des résultats fournis par les laboratoires d’analyse et leur exploitation. Plus de 600 logements ont fait l’objet de mesures, dont près de 200 durant les deux périodes. Ces logements sont situés en Occitanie, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Nouvelle-Aquitaine, en Auvergne-Rhône-Alpes, en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est. Les données ont été recueillies chez des riverains habitant à proximité de zones viticoles en période d’épandage (près de 600 de mi-mars 2022 à fin août 2022) et hors période d’épandage (plus de 200 de mi-octobre 2021 à fin février 2022), afin d’étudier l’évolution saisonnière de leur exposition, et chez des riverains non exposés aux pesticides. Les résultats obtenus dans cette campagne, complétés par des mesures de l’air extérieur et une étude sur l’alimentation, sont aujourd’hui en phase d’exploitation. Une communication sera organisée par l’ANSES au niveau national dans le courant de l’année 2024.

PestiRiv : Étude d'exposition aux pesticides chez les riverains de zones viticoles et non-viticoles

PestiRiv : lancement de la 2e période d’enquête pour mieux connaître l’exposition aux pesticides des personnes vivant en zones viticoles et non-viticoles