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Santé, confort & performances dans les bureaux

Qualité de l’air intérieur et confort dans les immeubles de bureaux

A l'occasion de la clôture du projet européen OFFICAIR et de la campagne nationale qu'il mène actuellement dans les immeubles tertiaires, l'OQAI a fait le point sur les connaissances et les perspectives en matière de qualité de l'air intérieur, de santé et de confort perçus dans les bureaux.

Les premiers enseignements de ces programmes de recherche, inédits en termes d'ampleur et de champs d'investigation, ont notamment été présentés : concentration des polluants détectés et niveau de confort, sources émissives, impacts sur le ressenti des usagers, sur leurs performances au travail…

Qu'il s'agisse de santé, d'économie ou d'environnement, Andrée Buchmann et Corinne Mandin, respectivement Présidente et responsable de l'équipe OQAI, ont souligné les enjeux majeurs de cette thématique cruciale, rappelant que : « le bureau, 2ème lieu de vie des Français travaillant dans ces espaces, moins étudié que le logement, présentait néanmoins des spécificités susceptibles d'avoir un impact réel et conséquent sur la qualité de l'environnement quotidien des travailleurs ».

Chercheurs, institutionnels, professionnels de la santé, de l'immobilier et de l'environnement étaient ainsi réunis ce lundi 8 décembre à Paris pour ce 2nd atelier OQAI de l'année.

Qualité de l'air et confort au bureau : état des connaissances et enjeux

Comparativement au logement, le bureau n'a fait l'objet que de très peu d'études en matière de confort et de qualité de l'air intérieur. Pourtant, on sait que ce lieu de vie présente de nombreuses spécificités susceptibles d'impacter la qualité de l'air intérieur et le confort dans les bureaux : forte densité d'appareils bureautiques et de mobilier, entretien quotidien des locaux, etc.

Les enjeux sont de taille, en termes de :

  • Santé et bien-être des travailleurs : la qualité de l'air, le niveau sonore, l'éclairage, la température, etc. peuvent être à l'origine de différents maux (irritations, asthme, allergies, maux de tête, somnolence, syndrome des bâtiments malsains, etc.), et également d'une diminution du bien-être.
  • Économie : les effets sur la santé et le confort peuvent avoir des répercussions sur le travail fourni (moindre efficacité et absentéisme) et donc sur les performances des usagers.
  • Environnement : la qualité de l'air et le confort d'usage des bâtiments de bureaux sont deux composantes essentielles du bâtiment durable et peuvent interagir sur la performance d'autres critères comme la qualité environnementale ou la performance énergétique.

OFFICAIR, 2010-2014 : qualité de l'air intérieur et confort dans les immeubles de bureaux neufs ou récemment réhabilités en Europe

Le projet OFFICAIR, initié par la Direction générale en charge de la Recherche à la Commission européenne, coordonné par l'Université grecque de Macédoine Ouest, visait à acquérir des connaissances sur la qualité de l'environnement intérieur, la santé et le confort dans les immeubles de bureaux neufs ou réhabilités depuis moins de 10 ans.

Il a réuni 13 partenaires de 8 pays européens et s'est articulé autour d'enquêtes de terrain incluant des questionnaires aux usagers des immeubles étudiés et des mesures.

Ce vaste programme, achevé en 2014, a permis de mettre en exergue différents constats :

  • Les deux principales sources d'inconfort remontées par les usagers interrogés, quel que soit leur pays d'origine, sont le bruit et l'air trop sec.
  • Les concentrations mesurées dans l'air des espaces sont globalement faibles par rapport aux valeurs de référence.
    On note cependant des concentrations en terpènes, émis notamment par les produits d'entretien, plus élevées que celles des autres COV, en particulier pour le limonène en hiver.
  • La qualité de l'air varie en fonction de la saison (les concentrations en formaldéhyde et en ozone s'avèrent ainsi plus élevées en été par exemple) et en fonction de l'étage.
  • Le choix de produits d'entretien contenant très peu de COV et sans parfum permet d'abaisser les concentrations en aldéhydes, irritants des voies respiratoires, dans l'air des bureaux.

Ces résultats sont essentiels, notamment pour :

  • Mettre à disposition des acteurs immobiliers un 1er référentiel de la qualité de l'air dans les bureaux, permettant par exemple la mise en perspective de futures mesures réalisées.
  • Rappeler aux concepteurs, constructeurs et gestionnaires, le bien-fondé de bonnes pratiques déjà identifiées : choix de l'emplacement d'un futur immeuble, nécessité de dimensionner et maintenir correctement les systèmes mécaniques de ventilation, contrôler les sources d'émissions intérieures, comme les produits d'entretien.
  • Eclairer les stratégies de prélèvement à considérer dans les protocoles de mesure.

Campagne nationale OQAI 2013-2015 : 300 Immeubles de bureaux étudiés à la loupe

L'OQAI a démarré en juin 2013 une campagne nationale sur un échantillon d'environ 300 immeubles de bureaux de plus de 50 personnes en France métropolitaine.

L'objectif de cette campagne toujours en cours, est de dresser un état du parc des immeubles de bureaux en termes de qualité de l'air intérieur, de confort et santé perçus, et de caractéristiques techniques. Compte tenu des enjeux de réduction des consommations énergétiques, la performance énergétique des immeubles enquêtés a également été documentée.

La 1ère phase de cette campagne permet de collecter des données sur les bâtiments (revêtements, équipements, environnement, etc.), de mesurer différents paramètres (composés organiques volatils, particules ultrafines, température, humidité relative et concentrations en CO2) et d'interroger les occupants sur le confort et la santé perçus.

La seconde phase permettra d'approfondir les données obtenues et d'analyser de nouveaux paramètres (contaminations fongique et bactérienne, allergènes d'acariens, de chat et de chien, bruit, éclairage, etc.).

Avec ces deux programmes majeurs que sont OFFICAIR et la campagne nationale de l'OQAI, les connaissances sur l'environnement et la qualité de l'air intérieurs dans les bâtiments de bureaux vont être considérablement étoffées. Ces données contribueront à améliorer le confort et la santé des personnes qui y travaillent, permettant d'optimiser les choix de construction, de rénovation et d'exploitation des bâtiments.

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